Le Quotidien, bulletin de diffusion officielle des données de l'organisme Statistique Canada, vient de rendre public les premiers résultats d'une enquête réalisée sur l'année 2004 sur l'industrie de langue au Canada. Ce type d'enquête, d'autant plus rare, est très instructive pour connaître les tendances et évolutions de notre industrie. Le Canada est le seul pays à avoir mis en place des actions pour suivre, organiser et aider le marché des langues à se développer.
Le marché canadien de l'industrie des langues compte environ 600 entreprises pour un chiffre d'affaire de plus de 404 millions de dollars en 2004. La part des services de traduction est de 38% pour un CA de 154,1 millions de dollars, celle des services d'interprétation de 2% avec 8,7 millions de dollars. Le reste est constitué par les formations linguistiques et les frais d'hébergement liés à des cours de langue.
Plus d'un tiers des entreprises faisant de la traduction et de l'interprétation ont exporté leurs services , 81% vers les Etats-Unis (rien de surprenant) et 38% vers l'Europe. L'Asie représente également un important débouché pour les cours de langues avec un tiers des exportations.
Pour un pays qui compte deux fois moins d'habitants que la France, cette enquête met en avant la bonne santé de l'industrie de la langue et surtout un réel dynamisme à sortir de ses frontières et à gagner des parts de marché sur le vieux continent et en Asie.
Il est dommage en France qu'aucun organisme gouvernementale ne s'intérresse à l'industrie des langues et qu'aucune étude statistique ne soit mener. Sans brandir le spectre de l'Etat sacro-saint sauveur, il me semble d'intérêt public de permettre aux entreprises d'avoir accès à des chiffres leur donnant une visibilité sur leur marché.
Une certaine désaffection pour les langues doit être pour partie la cause de ce manque d'intérêt. Pourtant à l'heure de la mondialisation des échanges et au vue de notre balance extérieure, il ne serait pas inutile de faire un petit effort.
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